« Une fois qu’on a passé les bornes il n’y plus de limites. » A priori le mot d’Alphonse Allais est drôle parce que c’est une tautologie. Il peut pourtant avoir un sens sérieux. Voire tragique. C’est le cas avec tout ce qui concerne la culture de mort. Chaque fois qu’on enlève une borne on ouvre en fait les vannes à un déluge de transgressions. Les Pays-Bas en donnent régulièrement des exemples avec l’euthanasie. La dernière affaire en date est particulièrement effroyable.
Un médecin va passer en justice pour avoir réalisé une « euthanasie » contre la volonté de sa patiente. Autrement dit il l’a purement et simplement assassinée. Mais la commission régionale chargée du contrôle de la légalité des euthanasies demande au tribunal de ne pas condamner ce médecin, mais de « confirmer qu’un médecin agissant de bonne foi ne peut être poursuivi s’il euthanasie une personne atteinte de démence ».
De fait la personne en question était atteinte de « démence ». Elle montrait des signes de « peur » et de « colère ». Le médecin a conclu qu’elle « souffrait de façon intolérable », mais qu’elle n’était plus en mesure « d’exprimer son souhait d’euthanasie ». Donc il l’a exprimé à sa place, tout en reconnaissant que cette personne avait dit plusieurs fois, les jours précédant sa mise à mort : « Je ne veux pas mourir ».
Sic.