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Qu’ils continuent comme ça…

Les ministres allemand et français des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier et Jean-Marc Ayrault, se sont rencontrés hier près de Berlin pour parler du Brexit.

« Si les Britanniques décident de quitter l’UE, a dit Steinmeier, nous ne pouvons pas continuer le jour d’après à 20 moins un [comme s’il ne s’était rien passé]. Ce serait un choc pour l’UE, et nous aurions à prendre garde qu’un processus d’intégration de plusieurs décennies ne finisse en désintégration. »

Les deux hommes voulaient montrer l’unité franco-allemande sur le sujet et faire passer le message qu’en cas de Brexit l’UE ne s’arrêterait pas d’avancer.

« L’Europe ne peut être statique, a dit Ayrault. Nous voulons, et c’est notre responsabilité [aux Français et aux Allemands] de donner à l’Europe un nouveau dynamisme. » (Oui, c’est Ayrault qui dit cela…)

Quoi que le Royaume-Uni décide, « nous prendrons conjointement la responsabilité d’assurer que l’UE continue et puisse fonctionner », a ajouté Steinmeyer.

Bref, une fois de plus, la France et l’Allemagne (l’Allemagne avec son petit chien français) montrent qu’elles décident pour tout le monde, et que la survie de l’UE dépend de ce que décideront ces deux pays.

L’Allemagne et la France ne perdent pas une occasion de montrer aux pays de l’Est, notamment, qu’il sont quantité négligeable et qu’on ne leur demande pas leur avis.

Cela tombe très bien. Les quatre du Groupe de Visegrad ont pris position contre le Brexit, la semaine dernière, ce que l’on comprend parfaitement : ils perdraient un allié de très grand poids dans les tentatives de desserrer l’étau de Bruxelles. Mais si l’Allemagne continue son discours de pays décideur pour toute l’UE, aussi ouvertement et avec une telle morgue, les pays du Groupe de Visegrad (qui savent aussi ce qu’ils ont gagné en rejoignant l’UE) finiront par comprendre que ce sont les Britanniques qui avaient raison…