Close

Orban et Jobbik

Il a manqué deux voix, au Parlement hongrois, pour inscrire dans la Constitution l’illégalité de la réinstallation en Hongrie de populations étrangères.

Cet amendement, qui nécessite une majorité des deux tiers, était la suite du référendum du mois dernier. Référendum qui avait donné 98,3% de votants contre la relocalisation en Hongrie de « réfugiés », mais qui n’était pas contraignant parce qu’il avait mobilisé moins de 50% des inscrits.

Viktor Orban avait besoin de voix du parti d’extrême droite Jobbik pour faire passer l’amendement. Jobbik en a profité pour faire du chantage : il voterait l’amendement si le gouvernement cesse d’accorder des permis de résidence aux riches extra-européens qui, pour 300.000€, peuvent ainsi être de plain pied dans l’espace Schengen. Viktor Orban a refusé. Jobbik s’est donc abstenu, non sans déployer une banderole incendiaire : « Le traître, c’est celui qui laisse entrer les terroristes contre de l’argent », faisant allusion à des ressortissants de pays du Golfe devenus « résidents » hongrois.

C’est la première fois que Viktor Orban, qui a fait voter plus de 600 lois et six amendements constitutionnels, essuie un échec. En fait il aurait pu s’en passer, car cet amendement n’aurait rien changé en Hongrie sur le plan juridique. C’était juste un pied de nez à Bruxelles. Or c’est raté, et toute l’intelligentsia européiste le souligne à qui mieux mieux…