A l’Évangile, le Ressuscité se tient au milieu de nous pour la « troisième fois » (lundi, mardi, mercredi ; le dimanche, on ne raconte pas d’apparition). Il y a comme un nuage d’encens au-dessus de cette scène. Elle contient aussi un beau symbolisme. Nous aussi, nous naviguons sur la mer du monde, dans la lumière incertaine de la vie. Sur le rivage de l’éternité se tient Jésus qui nous appelle. Sommes-nous Jean, ou Pierre, ou les autres Apôtres ? Les âmes virginales, comme saint Jean, reconnaissent le Seigneur (bienheureux les cœurs purs car ils verront Dieu) ; les âmes ardentes, comme Pierre, s’élancent à travers les flots de la souffrance et du martyre vers le Christ (saint Laurent [église de la station]) ; d’autres, s’adonnant au rude labeur de la pêche, naviguent lentement, mais sûrement, vers la rive : c’est là qu’est servi le mystérieux repas — l’Eucharistie (le poisson et le pain). « Lorsqu’ils furent descendus, ils virent un feu de charbons, du poisson sur ce feu et du pain ». Il y a là une image du martyre de notre saint de station sur le gril ardent.
Au Saint Sacrifice, le Christ est aussi au milieu de nous et nous présente le poisson et le pain de l’Eucharistie. A l’Offertoire, on nous explique ce qu’est le pain cuit sous la cendre de l’Évangile : « Il leur a donné le pain du ciel, l’homme a mangé le pain des anges ». De ce pain, « l’Église est merveilleusement repue et nourrie » (Secrète). Le fruit du sacrifice, c’est que nous soyons transformés en une nouvelle créature.
Toute la messe est traversée par une pensée bien chère que nous pouvons résumer ainsi : la vie chrétienne est une vie céleste (Intr., Évang., Off.).
L’offertoire, dont le chant mystérieux (en mode « flottant ») relie en effet clairement son texte (du psaume 77) à l’évangile, par les moniales d’Argentan :
Portas cæli apéruit Dóminus : et pluit illis manna, ut éderent : panem cæli dedit eis : panem Angelórum manducávit homo, allelúia.
Le Seigneur ouvrit les portes du ciel, et il fit pleuvoir sur eux la manne pour les nourrir, et il leur donna le pain du ciel. L’homme mangea le pain des Anges, alléluia.
• L’introït.
• L’évangile.
• 153.