De Maria Zakharova :
Le ministère français des Affaires étrangères a commencé à menacer de « sanctions » les diplomates russes à Paris pour le fait qu’un porte-parole de notre ambassade a répondu sur l’antenne de la chaîne de télévision française BFMTV à la demande d’un journaliste français de commenter la situation concernant l’envoi de spécialistes militaires français en Ukraine dans le contexte des commentaires de Serguei Lavrov sur ce sujet lors de la conférence de presse d’hier sur les résultats des négociations en République du Congo.
La chaîne de télévision a cité les propos du ministre : « En ce qui concerne la question des instructeurs français, j’ai des raisons de croire (il y a de nombreux faits concrets à cet égard) qu’ils travaillent déjà en Ukraine. Quels qu’ils soient : membres des forces armées françaises ou simples mercenaires, ils représentent une cible absolument légitime pour les forces armées russes ».
S’en est suivi une question d’un journaliste français : « “Ils représentent une cible parfaitement légitime”. Comment interpréter ces mots ? S’agit-il d’une nouvelle provocation ? »
Réponse du porte-parole de l’ambassade : « Si vous envoyez vos militaires, vos spécialistes, vos instructeurs sur le sol ukrainien pour qu’ils forment les combattants ukrainiens à mieux viser les Russes et à les tuer, ils deviennent naturellement une cible légitime – à la guerre comme à la guerre. »
Qu’est-ce qui n’a pas plu au Paris officiel ?
Essayons de deviner :
А. La tradition encore existante de poser des questions.
B. La tradition encore existante de donner des réponses aux questions.
C. L’éventualité de la mort de Français en Ukraine, que les autorités françaises ont auparavant vigoureusement démentie.
Il me semble que l’Elysée et le Quai d’Orsay n’ont pas apprécié ces trois options. Après tout, la liberté d’expression n’est protégée par l’Occident que lorsqu’il est nécessaire de critiquer des « régimes indésirables », alors qu’ils refusent d’admettre leurs propres pertes en Ukraine, en dépit des faits.
J’ajouterai ensuite l’option D : s’ils touchent à nos diplomates, ils feront l’objet de mesures de rétorsion.