Ceci est une statue de la Sainte Vierge en train d’accoucher, intitulée « Crowning » (tête « couronnée », mot indiquant le moment où la tête du bébé à naître se place à l’entrée du vagin). C’est une œuvre de l’artiste Esther Strauss, exposée dans la… cathédrale de Linz. En fait elles s’y sont mis à trois pour faire cette horreur : le concept est d’Esther Strauß (les grands artistes d’aujourd’hui émettent un concept, mais ne font rien de leurs dix doigts), la statue a été réalisée par Theresa Limberger, puis « patinée » (?) par Klara Kohler.
Esther Strauß explique dans un dépliant que la Vierge est la femme la plus peinte au monde, mais que le moment de la naissance du Christ ne figure dans aucune peinture ou sculpture : « Dans le christianisme, les déesses mères de l’Antiquité ont été transformées en déesses mères asexuées. » Son but est donc de lutter contre ces nativités qui « ont été si longtemps dominées par les fantasmes et les intérêts des hommes ».
Une « théologienne », Martina Resch, professeur à l’université « catholique » de Linz, précise :
« La sculpture d’Esther Strauß est une œuvre très poétique qui montre la naissance naturelle de Jésus. Marie est montrée dans son exposition mais aussi dans sa force. D’un point de vue théologique, l’œuvre est une affirmation forte de l’incarnation de Dieu. L’histoire du salut ne commence pas seulement avec Jésus, mais avec l’Annonciation et devient ‘tangible’ au moment où une nouvelle vie naît. »
Cette « théologienne » « catholique » ignore donc tout de ce qu’enseigne l’Eglise catholique sur la naissance virginale de Jésus, qui ne pouvait pas être une « naissance naturelle » selon la nature déchue.
Un fidèle qui jugeait l’œuvre en catholique et qui était excédé par le fait que le diocèse ne réponde pas aux critiques a carrément décapité la statue, car, dit-il, sans la tête avec l’auréole on est sûr que ça ne représente pas la Sainte Vierge.
Réaction d’Esther Strauß :
« La plupart des effigies de Marie ont été réalisées par des hommes et ont par conséquent souvent servi des intérêts patriarcaux. La théologienne Martina Resch a bien résumé la situation : Dans ‘Crowning’, Marie récupère son corps. Celui qui a enlevé la tête de la sculpture a agi de manière très brutale. Cette violence est pour moi l’expression du fait qu’il y a encore des gens qui remettent en question le droit des femmes sur leur propre corps. Nous devons nous opposer à cela de manière très ferme. »
Johann Hintermaier, vicaire épiscopal pour l’éducation, l’art et la culture « condamne avec la plus grande fermeté cet acte violent de destruction et le refus du dialogue, ainsi que l’atteinte à la liberté de l’art ».
Mais le refus du dialogue, c’est lui, et la liberté de l’art, ce n’est pas celle de déposer des immondices hérétiques dans une cathédrale.