Les instances du Front national se sont donc donné le ridicule de « suspendre » l’adhérent Jean-Marie Le Pen et de prévoir une assemblée générale extraordinaire par courrier (sic) qui supprimera des statuts l’article instituant une présidence d’honneur…
Ainsi les sinistres jeunes arrivistes et les pauvres vieux courtisans de la bande à Marine ont-ils décidé de l’assassinat en douceur de celui sans qui il n’y aurait pas de Front national. Parce que Marine et ses mignons n’ont pas le courage d’un Brutus…
Objectivement, ce qui arrive est de la faute de Jean-Marie Le Pen. Il voulait absolument léguer le Front national à sa fille, et il était inutile d’essayer de le raisonner. Lui qui s’est montré si clairvoyant dans tant de domaines, il était totalement aveuglé par sa passion paternelle. Je n’étais pourtant pas le seul, loin de là, à voir qui était Marine et ce qu’elle allait faire – ce qu’elle faisait déjà.
La dérive du FN était inéluctable. On passait d’un mouvement dirigé par un homme qui avait des convictions (et une culture, et une profondeur humaine, et qui charriait tout l’essentiel de la tradition française) à un parti dirigé par des VRP raisonnant en termes de parts de marché.
J’en ai voulu à Le Pen d’être si aveugle quant à sa fille. Il le paye aujourd’hui. Il n’empêche que c’est une honte absolue que de le traiter de la sorte.
Pour ma part, je m’honore et je m’honorerai toujours d’avoir travaillé dix ans avec Jean-Marie Le Pen.
Quant à la petite Marion, elle ferait bien de mettre un terme à ses états d’âme. Si elle a percé c’est en se faisant appeler Le Pen alors qu’elle ne s’appelle pas Le Pen. Si elle a honte de son grand-père, tout à coup, qu’elle reprenne son vrai nom. Il en est d’ailleurs de même, d’une certaine façon, pour Marine. Car si elle s’était présentée en politique comme Martine Aubry ou Angela Merkel, elle s’appellerait Marion Chauffroy.
Alors, Marion Maréchal et Marion Chauffroy, si vous voulez tuer le vieux, chiche ?