Close

Le berger à la bergère

2016-08-14_173733_ill1_IMG_0916.jpg

Robert Ménard, le maire de Béziers – et ancien secrétaire général de Reporters sans frontières – a fait placarder dans sa ville une affiche rappelant que Midi Libre, le seul quotidien régional, qui mène une campagne permanente contre sa municipalité, appartient au ministre Baylet, qui tient « tous les jours l’info en laisse ». L’affiche n’a pas plu à Baylet, comme on s’en doute, et il a fait signer par les journalistes de son quotidien un communiqué intitulé « Ménard calomnie la rédaction de Midi Libre ». Communiqué soulignant donc à quel point, si l’info est en laisse, ce sont les journalistes qui ont la marque du collier.

La municipalité de Béziers a réagi, en soulignant que si cela se passait plus au sud, « un baron politique local propriétaire de l’unique quotidien tout en étant ministre à la capitale – on parlerait de république bananière ».

La municipalité rappelle qu’au lendemain de l’attentat de Nice, Midi Libre, rendant compte de la manifestation devant l’Hôtel de Ville, n’a pas dit un mot du discours du maire, ni même mentionné sa présence, alors qu’on donnait la parole aux opposants. Qu’en juin, la ville avait perdu un procès contre une association d’aide aux clandestins et que cela avait fait la une de Midi Libre, mais qu’en juillet, quand la ville a gagné le second procès, il n’y a pas eu un seul mot dans le journal. Pas un mot non plus sur la messe de la feria, qui a rassemblé quelque 4.000 personnes.

La municipalité signale aussi que sa campagne d’affiches a coûté 190 €, tandis que le groupe de presse de Baylet reçoit chaque année près de 2 millions de subventions de l’Etat, subventions votées par… Baylet quand il est député ou sénateur.