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La justice et ses fantasmes

Un homme a été condamné à quatre ans de prison dont trois avec sursis pour « exhibition sexuelle » sur internet.

Il envoyait des messages via des sites pour adolescentes : « Je suis un beau gosse très pervers. Donne moi ton adresse MSN. Je vais me déshabiller devant toi. J’ai un gros sexe. » Une mère de Valence avait porté plainte.

Le procureur a estimé les faits « gravissimes » : « Une relation sexuelle avec une gamine sous emprise, ça s’appelle viol sur mineur… Là, la seule différence, c’est qu’il y avait un écran entre vous. »

La seule différence ? Mais il n’y avait exhibition sexuelle que lorsque la « gamine » répondait en donnant son adresse, en sachant qu’elle allait voir « un gros sexe »…

L’exhibition sexuelle est passible d’un an de prison et 15.000 € d’amende.

Cet homme écope de quatre ans… avec mise à l’épreuve de trois ans, obligation de soin, d’indemniser la partie civile (3.000 euros), interdiction d’entrer en relation avec des mineurs. Et son nom va être inscrit au fichier national des auteurs d’infractions sexuelles.

Ce jugement est typique de la dérive de notre société, illustrée d’autre part par François pour qui les pires péchés – il y revient sans cesse – sont les abus sexuels sur mineurs (ce qui va du viol à la caresse plus ou moins déplacée) et la corruption. Il n’est évidemment pas question de minimiser les crimes sexuels, mais quand une provocation sur internet est qualifiée de « viol » par un homme de loi, et se trouve condamnée à quatre fois le maximum de la peine, c’est qu’il y a vraiment quelque chose qui ne va pas. Nous sommes aujourd’hui dans une société où il est très risqué pour un moniteur de colonie de vacances de consoler innocemment un enfant, mais où c’est un droit fondamental de tuer un enfant dans le ventre de sa mère.