Les européistes tirent à boulets rouges sur le gouvernement polonais, ou manient une ironie à la limite du racisme, parce que Beata Szydło (qu’ils appellent désormais « l’emmerdeuse », sic) n’a pas plié et a refusé d’entériner la nomination de Donald Tusk pour un nouveau mandat de président du Conseil européen. C ‘est assurément une première qu’un pays rejette la candidature d’un de ses citoyens et propose un autre nom… Et c’est donc une première que le président du Conseil européen ne soit pas élu à l’unanimité.
Comme la proposition polonaise a été méprisée, Beata Szydło a décidé de ne pas signer les conclusions du sommet, qui vient de se terminer. C’est aussi une première : en l’absence de consensus, il n’y a pas de conclusions officielles du sommet.
Ainsi le gouvernement polonais fait-il éclater le mythe du consensus permanent du meilleur des mondes européen, au moment même où les eurocrates voulaient afficher l’unanimisme face au Brexit. Non, on n’est pas obligé d’être toujours d’accord avec le prêt à porter européiste de la Commission. Oui, on peut couper le robinet d’eau tiède des déclarations consensuelles imposées par la dictature de l’européistement correct.
Et dans sa conférence de presse Beata Szydło en a remis une couche en affirmant que la Pologne n’accepterait jamais une Europe à plusieurs vitesses, idée qui fut taboue et qui semble avoir désormais l’aval des « grands pays » autoproclamés (dont ne fait pas partie la Pologne).
On remarquera le petit crachat de Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne. Donald Tusk, aussitôt réélu, venait de dire qu’il travaillerait avec tous les gouvernements sans exception et qu’il ferait de son mieux « pour protéger le gouvernement polonais contre l’isolement politique » et communiquerait « avec le gouvernement polonais en polonais » Juncker n’a pas pu s’empêcher d’ajouter : « Avec un peu de chance, c’est une langue que le gouvernement polonais comprendra. »