« Le pape érige la Sainte Marie-Madeleine en fête liturgique » (La Croix), « Marie-Madeleine fera désormais l’objet d’une fête liturgique » (Radio Vatican), « Le pape instaure la fête liturgique de sainte Marie Madeleine, au même titre que les apôtres » (i-media).
La véritable nouvelle (qui ne concerne évidemment que ceux qui suivent la néo-« liturgie ») est que le pape fait passer Marie Madeleine du rang de « mémoire obligatoire » à celui de « fête ».
Mais, si Paul VI a voulu rabaisser Marie-Madeleine (comme la plupart des saints), cela ne change rien au fait qu’il y a toujours eu une fête de sainte Marie-Madeleine, et on le sait bien par exemple à Mont-de-Marsan…
Dans la liturgie traditionnelle*, c’est une fête de rite double à 9 leçons des matines dans l’office romain, à 12 leçons dans l’office monastique, donc le degré le plus haut de la liturgie latine. Ensuite, le classement a essentiellement pour but d’établir les préséances. Celui de la fête de sainte Marie-Madeleine (double dans le calendrier romain, double majeure dans le calendrier monastique) empêchait qu’elle puisse être célébrée le dimanche. Ce qui est le cas avec ce que François prétend « instaurer »… Donc il ne fait que rétablir.
On comprend bien que cette initiative entre dans le cadre de la promotion des femmes. C’est assez dérisoire. Et si c’est pour mettre en valeur le fait que Marie-Madeleine a été « l’apôtre des apôtres », selon le beau titre que lui donne la tradition, c’est une erreur de perspective. Elle a été celle qui a annoncé la Résurrection aux apôtres. Mais elle n’a jamais été apôtre comme eux. Les 12, et Paul et Barnabé, étaient des missionnaires qui parcouraient le monde pour annoncer la Bonne Nouvelle. La vocation de Marie-Madeleine est une vocation contemplative. C’est pourquoi les premières lectures des matines sont le chapitre 3 du Cantique des cantiques.
On remarque aussi qu’ils sont incapables de faire quoi que ce soit correctement. Ils ont inventé une préface pour la fête de sainte Marie-Madeleine. Pourquoi pas. Mais avec une grosse faute dès le début de ce qui concerne spécifiquement la fête du jour : « Qui in hortu manifestus apparuit Mariae Magdalenae ». Hortus est de la deuxième déclinaison, pas de la quatrième. Dans le jardin, c’est donc « in horto ».
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* Avant la réforme de 1960, que j’oublie toujours. Réforme qui a mutilé les matines des fêtes devenues « de 3e classe ».