Norbert Hofer est arrivé en tête du premier tour de la présidentielle autrichienne et se retrouve favori pour le second tour, dimanche, face au candidat Pastèque (les deux grands partis institutionnels ayant été laminés).
Norbert Hofer, membre du FPÖ, est donc partout qualifié de candidat d’ »extrême droite ».
Dans une interview publiée par Die Presse ce 17 mai, il déclare qu’il est opposé à ce que l’Autriche sorte de l’UE, qu’elle abandonne l’euro, ou l’espace Schengen. Et d’ailleurs il ne veut pas de référendum du tout sur l’UE. Et voici ses arguments :
« L’Autriche s’est prononcée pour l’adhésion à l’UE. Nous avons adapté tout notre système à l’UE. Par conséquent je ne suis pas pour une sortie de l’UE. »
Il était contre cette adhésion en 1995 parce qu’il voulait que le pays « garde sa liberté ». Mais maintenant il a pris bonne note du « résultat démocratique » (sic), et il n’y a donc aucune nécessité d’un référendum. Lequel pourrait toutefois être « un dernier recours » si l’UE se transformait en un Etat centralisé…
Il dit qu’il veut une « Europe subsidiaire » où davantage de décisions seraient prises par les Etats membres et il dit : « Faut-il que la politique agricole soit décidée au niveau européen ? Je pense que les Etats membres peuvent le faire mieux. » Ou bien Norbert Hofer ne sait pas de quoi il parle, ou plutôt il se moque de ses électeurs. La PAC est la première politique européenne intégrée, d’un Etat centralisé, l’exemple même de la non-subsidiarité, gravée dans le marbre des traités, et pour changer cela il faut tout simplement changer d’Europe.
Et sur l’euro il verrouille : « Une sortie de l’euro ne peut pas fonctionner si l’Autriche est seule à le faire. S’il y a un problème avec l’euro, nous pourrions seulement le faire en unisson avec l’Allemagne… »
Quant au système Schengen c’est ce qu’il y a de mieux, mais quand il ne fonctionne pas il faut contrôler les frontières. En ce qui concerne les demandes d’asile, il est d’accord avec la politique sociale-démocrate : en accepter 37.500 cette année, mais pas plus. Mais il veut limiter l’immigration aux besoins économiques du pays.
Où est l’extrême droite ?
Ah oui, il ne dit pas non à un référendum contre les minarets…