Depuis le renversement de Saddam Hussein, et depuis l’épisode de l’Etat islamique, de nombreux chrétiens, qui avaient abandonné leur maison pour se réfugier au Kurdistan ou à l’étranger, ont vu leurs biens volés par des musulmans, usurpations légalisées par des fonctionnaires corrompus. Les gouvernements successifs promettent aux chrétiens de leur restituer leurs biens, mais il ne se passe rien. Le mois dernier, le célèbre chef chiite Mouqtada al Sadr (qui a le plus important groupe parlementaire depuis les dernières élections de 2018), a créé une commission chargée de recueillir et de vérifier les plaintes. Et ça n’a pas traîné. Dès le 3 février, Hakim al Zamili, un des principaux responsables de son mouvement, a indiqué qu’une bonne part des propriétés soustraites illégalement à des irakiens chrétiens ont été pendant des années entre les mains de milices locales, de bandes locales ou encore de clans familiaux influents, et il a annoncé que 38 biens immobiliers (terrains et maisons) ont d’ores et déjà été restitués à leurs légitimes propriétaires.
Il est difficile de savoir quelles sont les motivations de Mouqtada al Sadr, dont les alliances sont fluctuantes (comme toujours en Orient), mais il se pose depuis plusieurs années en héraut d’une nation irakienne unie.