Le 12 juin, les hôpitaux et centres médicaux catholiques d’Erythrée ont reçu la visite de fonctionnaires de l’Etat qui ont demandé à leurs administrateurs de signer un acte en transférant la propriété à l’Etat. Les administrateurs ayant refusé et demandé aux fonctionnaires de s’adresser à la hiérarchie catholique, les hôpitaux ont été évacués et fermés.
Dans une lettre au ministre de la Santé, les évêques expriment leur «tristesse» et leur «amertume». «Comment est-il possible que de tels actes aient lieu dans un État de droit ? Est-ce ainsi que l’État interrompt d’un coup, sans même un geste de reconnaissance, une collaboration que l’Église lui a offerte durant des décennies, pour le bien du peuple et de la nation ?»
En fait la dictature érythréenne a promulgué une « loi », en 1995, selon laquelle toutes les structures sociales doivent être administrées par l’Etat. Mais comme cet Etat n’a évidemment pas les moyens de son idéologie totalitaire, il a trouvé plus pratique de laisser l’Eglise dispenser des soins gratuits. A condition que les évêques se fassent oublier. Or en avril dernier ils ont publié une lettre pastorale dans laquelle ils demandaient « un processus de réconciliation nationale qui garantisse la justice sociale » et, dans le sillage de l’accord de paix signé avec l’Ethiopie, de profondes réformes pour aider la population qui est en grande difficulté après des années d’autarcie…