Close

Le plus urgent

Le premier jour de la session du nouveau Parlement polonais, alors qu’il n’y a pas encore de nouveau gouvernement, la gauche a présenté deux propositions de loi pour libéraliser l’avortement. L’un prévoit la légalisation du droit à l’avortement jusqu’à la douzième semaine de gestation, l’autre dépénalise spécifiquement l’aide à l’avortement.

Car il n’y a rien de plus urgent que de pouvoir massacrer les innocents. Valeurs de l’UE obligent.

Leur délire

Les crânes d’œuf de la Commission européenne, qui sont payés avec nos impôts pour nous pourrir la vie, ont inventé une nouvelle réglementation visant à interdire les emballages non recyclables d’ici 2030, pour, naturellement, sauver la planète.

Font partie de ces emballages soi-disant non recyclables les boîtes de camembert, de Mont d’Or, etc.

C’est en bois, donc naturel et écologique. Mais ce n’est « pas recyclable ». Donc il faudra les changer. Par des boîtes en… plastique. « Recyclable »…

Mais il est évidemment aberrant de mettre des fromages vivants dans des boîtes en plastique. Bien sûr, les crânes d’œuf de la Commission européenne ne savent pas que les fromages au lait cru sont vivants, ils ne savent d’ailleurs rien du vivant, ils sont morts dans leur tête.

*

Le débris Borrell a déclaré à propos de l’Ukraine qu’« une victoire rapide sur la Russie n’est pas attendue » et donc que « les pays de l’UE doivent être politiquement disposés à continuer à soutenir l’Ukraine et à compenser l’aide américaine, qui est susceptible d’être réduite ».

Pour « compenser l’aide américaine », l’UE devra doubler ses dépenses pour l’Ukraine. Mais je pense qu’il n’y aura pas que la Hongrie et la Slovaquie pour dire non à ce délire-là, à cet attentat de l’Union européenne contre les peuples européens.

La Pologne aussi

J’ai signalé hier que la Hongrie n’était pas prête en l’état à accepter que l’Ukraine (où la minorité hongroise est persécutée) entame des négociations d’adhésion à l’UE. Mais la Pologne non plus. Le secrétaire d’Etat polonais aux Affaires étrangères Paweł Jabłoński a déclaré que ce ne serait pas possible tant que l’Ukraine n’aurait pas reconnu la responsabilité de ses autorités bandéristes de l’époque dans les massacres de Volhynie et permis l’exhumation des victimes :

« Je le souligne fortement, et je le répéterai, à notre avis, si l’on ne règle pas cette affaire, il est inutile pour l’Ukraine de rêver de rejoindre l’Union européenne. Nous soulignerons que si cette affaire n’est pas résolue, il n’y aura pas de réconciliation à long terme avec l’Ukraine. » Le journaliste demande : « Cette exhumation est une condition pour un soutien de la Pologne à l’adhésion de l’Ukraine ? » Réponse : « Je n’aime pas parler de conditions. Je parle de réalités. Si nous devons être dans une alliance avec un Etat avec lequel nous avons un important différend, ce différend doit être résolu. »

Cela dit, dans un monde normal, tout le monde aurait eu un fou rire quand Ursule a parlé de « jour historique » en annonçant des négociations d’adhésion de l’Ukraine à l’UE, tant c’est absurde quand on sait ce qu’est l’Ukraine. Même Ubu n’aurait pas osé. Mais il y a longtemps qu’Ubu est enfoncé.

Historique

Ces temps-ci tout est « historique ». Ursule le déclare plus souvent qu’à son tour. « Aujourd’hui est un jour historique », a-t-elle dit, encore. Parce que la Commission européenne donne un « avis favorable » pour l’ouverture de négociations d’adhésion à l’UE de l’Ukraine et de la Moldavie. Ce qui n’est pas une décision de quoi que ce soit. La décision sera prise, ou non, par le Conseil européen des 14-15 décembre. Or Viktor Orban a encore répété ces jours-ci qu’il n’en était pas question tant qu’il n’y aurait pas un statut de la minorité hongroise en Ukraine.

S’il doit y avoir un jour « historique », pour la mafia dictatoriale ukrainienne, et non pour l’Europe, ce sera le jour de l’ouverture des négociations, qui donne lieu à une cérémonie.

Juste comme ça, en passant : ce jour historique, pour la Turquie, ce fut le 3 octobre 2005. Il y a 18 ans… Et la Turquie n’est toujours pas membre de l’UE.

Ce qui est ahurissant est que la Commission européenne considère comme conforme à ses demandes la récente loi ukrainienne sur la presse. Cette loi permet à l’organisme de régulation de l’audiovisuel d’interdire tout média, y compris de la presse écrite, sans aucune décision de justice. Donc de façon strictement arbitraire. Je suppose que Thierry Breton y voit une opportunité…

Variations eurukrainiennes

Charles Michel arrivant hier au sommet européen :

« Notre soutien à l’Ukraine est inébranlable, et durera aussi longtemps que nécessaire. »

Le sommet a commencé par la rituelle allocution de Zelensky à tous les sommets occidentaux, dont personne ne parle plus.

L’agence Reuters résume ainsi la question des 50 milliards de plus à l’Ukraine (commandés par la Commission en juin dernier, et qui devaient être acquis ce vendredi) :

« L’Union européenne est largement favorable à un plan visant à soutenir l’Ukraine à hauteur de 50 milliards d’euros sur les quatre prochaines années, ont déclaré les dirigeants européens vendredi, bien qu’il faille attendre le mois de décembre pour que les 27 États membres de l’UE s’accordent sur les détails. »

L’intégralité des « conclusions » du sommet sur la question est ceci, qui ne dit même pas de quoi il s’agit exactement :

« A la suite d’un échange de vues approfondi sur la proposition de révision du cadre financier pluriannuel 2021-2027, le Conseil européen invite le Conseil à poursuivre ses travaux en vue de parvenir à un accord commun d’ici la fin de l’année. »

La réalité est que la Hongrie et la Slovaquie ne veulent pas continuer à déverser sur l’Ukraine un argent dont nul ne sait où il va, et que les deux trublions ne sont pas seuls. D’autres pays désormais renâclent, et même Macron a ouvertement demandé qu’on réduise le montant…

Suède

Alors que Erdogan, après avoir traîné pendant 17 mois, vient de soumettre au Parlement turc la demande d’adhésion de la Suède à l’OTAN, le Parlement hongrois a rejeté une motion de l’opposition demandant que la candidature suédoise soit mise à l’ordre du jour. Le parti d’Orban a une large majorité absolue au Parlement, et pour justifier sa décision il a dénoncé les « mensonges flagrants » des dirigeants suédois sur la démocratie en Hongrie.

En ouvrant la session d’automne du Parlement, le 23 septembre, Viktor Orban avait indiqué qu’il n’y avait aucune urgence à ratifier l’adhésion de la Suède, dont « la sécurité n’est menacée en aucune manière », et qu’il exigeait d’abord des dirigeants suédois du « respect » et la fin de leur « politique de dénigrement ».

Stoltenberg avait déjà annoncé que la cérémonie d’adhésion aurait lieu le 23 novembre…

Fico sur les rails

En Slovaquie, le gouvernement de Robert Fico a prêté serment aujourd’hui. Fico pourra donc participer au sommet européen de demain et après-demain. Lequel est censé se pencher sur de nouvelles aides à l’Ukraine, alors que la Slovaquie a suspendu son aide dès le lendemain des élections.

D’autre part Robert Fico a déjà dit qu’il était « fier » d’avoir été suspendu du Parti des socialistes européens si la raison en est qu’il rejette l’idéologie du genre.

La dépêche de l’Associated Press est un violent pamphlet qui fait plaisir : les rédacteurs de l’agence, normalement plus ou moins neutres, n’ont pas pu contenir leur haine.

Fico a nommé son bras droit Juraj Blanar au poste de ministre des Affaires étrangères, et d’autres hommes de son parti à la Défense, à la Justice, à l’Agriculture, aux Transports et aux Finances. Le parti HLAS a sept ministères, et le parti national slovaque a celui de l’Environnement et celui de la Culture : ce dernier poste est confié à Martina Šimkovičová, présentée par les médias hostiles comme la présentatrice d’une télévision de désinformation, voire même conspirationniste… Le ministre de l’Environnement, Tomáš Taraba, est quant à lui « controversé du fait de ses propos complotistes ». On retiendra surtout qu’il est le président du parti pour la vie, qui s’est fondu pour les élections dans le parti national slovaque.

Le président du parti national slovaque Andrej Danko a déclaré que les partis de la coalition sont liés par une « politique nationaliste chrétienne ».

La Pologne sombre

On n’a pas encore les résultats définitifs des élections en Pologne, mais il semble que si le PiS reste de loin le premier parti, la coalition de Tusk et des autres partis de gauche et du centre obtienne la majorité absolue face au PiS qui est seul (le parti « d’extrême droite », qui en outre a toujours clamé son opposition, ne parvenant pas à faire la différence).

Ainsi selon toute vraisemblance la Pologne va sombrer dans l’européisme le plus idéologique et ses « valeurs » de décadence et de destruction.

Mauvaise nouvelle pour Orban et pour Fico, et pour tous ceux qui continuent d’espérer contre toute espérance qu’une autre Union européenne puisse voir le jour…

Au Conseil de l’Europe

Parmi les 12 résolutions adoptées par l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe cette semaine en sa « session d’automne », il y en a une, forcément, sur les dangers de l’extrême droite, et il y en a deux contre la Russie.

La première, adoptée hier, était une nouvelle condamnation de la « guerre brutale d’agression contre l’Ukraine », qui commençait par la reconnaissance de « l’Holodomor » comme un acte de génocide perpétré par la Russise (donc par Poutine, et si ce n’est lui c’est donc son frère), demandait la constitution d’un tribunal international spécial pour condamner les « crimes contre l’humanité » commis par les Russes en Ukraine « depuis 2014 », et déclarait contribuer «  par son expertise et ses conseils, à renforcer la capacité institutionnelle du Parlement ukrainien et à consolider la résilience démocratique de l’Ukraine » : un vrai gag, quand on sait que l’opposition est interdite au Parlement comme dans les médias. (Sans parler de la persécution linguistique, et de la persécution religieuse…)

La seconde résolution, adopté aujourd’hui, édicte que la Russie est « une dictature de fait » (c’est une première : jusqu’ici le seul dictateur en Europe était Loukachenko), redit que qu’il faut un tribunal international spécial pour condamner les crimes des dirigeants russes en Ukraine « depuis février 2014 », et demande aux Etats membres de « reconnaître Vladimir Poutine comme illégitime après la fin de son mandat présidentiel actuel et à rompre tout contact avec lui, à l’exception des contacts à caractère humanitaire et visant à établir la paix».

On prend les paris ?

Au fait, cette résolution a été adoptée à l’unanimité des 43 parlementaires présents. A y regarder de plus près, on voit qu’il n’y avait aucun représentant hongrois, ni serbe, ni bosniaque, mais qu’il y avait 11 (onze) Ukrainiens. 11 sur 43… L’Ukraine est subitement devenue un grand quart de l’Europe…

Puni

Comme on s’y attendait, le parti socialiste européen (PSE) a suspendu hier ses membres slovaques affiliés au Smer, le parti de Robert Fico, en raison d’une « divergence claire » qui « se dessine » sur les « valeurs ». Mais sur sa lancée le PSE a aussi suspendu le parti Hlas. Lequel gémit : « Hlas s’est vu accorder le statut de membre associé du PSE dans le plein respect de tous les principes et n’a jamais porté atteinte aux valeurs sociales-démocrates ». Mais Hlas est coupable de vouloir former une alliance gouvernementale avec le Smer et surtout avec « l’extrême droite », le parti national slovaque.

Le groupe parlementaire européen des socialistes et démocrates (S&D) a donc fait savoir qu’il allait proposer la suspension de ses trois membres slovaques… dont un n’est pas membre du Smer… (Hlas, récente scission du Smer, n’a pas encore de députés européens.)

Robert Fico a déclaré qu’il ne changerait pas de ligne.