On n’a toujours pas les résultats officiels du référendum d’hier (je vois sur Euractiv qu’ils ne seront publiés que mardi), mais il est acquis que les 30% de participation sont atteints et que plus de 60% des votants se sont prononcés contre l’accord UE-Ukraine.
La Commission européenne a « pris note », dès ce matin, de ce rejet de l’accord, et le président Junker « est triste », a dit un porte-parole, ajoutant que c’est « une affaire de compétence nationale » (sic), donc c’est au gouvernement néerlandais de se débrouiller…
Le Premier ministre Mark Rutte a reconnu que l’accord ne pouvait donc pas être ratifié et que le Parlement (qui avait voté la ratification à une large majorité) doit être de nouveau saisi du dossier…
Si l’Europe avait un fonctionnement démocratique, la conséquence de ce référendum serait de reconnaître que l’accord a été appliqué de façon illégale puisque les 28 ne l’avaient pas ratifié. Personne ne le dira ainsi, mais il faudra tout de même trouver discrètement une solution. On va sans doute bidouiller un truc bancal disant que les Pays-Bas sont exemptés de telle ou telle partie de l’accord…
De toute façon cet accord était essentiellement un coup politique contre la Russie, destiné à montrer que l’Ukraine se tournait bien vers Bruxelles et non plus vers Moscou.
Ce qui importe est qu’une fois de plus, une des rares fois où un peuple a la parole, il s’est prononcé contre l’UE. Et qu’il s’agit d’une nation fondatrice de l’UE. Cela ne sera oublié ni chez les européistes ni chez les eurosceptiques. Surtout à quelques semaines du référendum britannique…