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L’Assomption

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Allelúia, allelúia.  Assumpta est María in cælum : gaudet exércitus Angelórum. Allelúia. Allelúia, allelúia. Marie a été élevée dans les Cieux : l’armée des Anges se réjouit. Alléluia.

L’Alleluia, bien que riche en neumes, pourrait passer pour un hymne populaire. Il devient rapidement le favori des chanteurs, en particulier des jeunes chanteurs. Chant de jubilation lumineuse imitant celle des anges, il sonne moderne dans sa tonalité majeure et proche du do. Il s’agit pourtant de l’une des plus anciennes mélodies de chant que nous ayons. A l’origine, elle était chantée sur le texte Te gloriosus Apostolorum chorus (cf. l’Alléluia de la fête de saint Barthélemy, apôtre, et de saint Matthieu, évangéliste), et a finalement été adaptée pour être utilisée lors de la Dédicace d’une église pendant le temps pascal. Son adaptation au texte de la fête de l’Assomption est si heureuse qu’on pourrait la considérer comme une composition originale.

Dom Dominic Johner

C’est la seule pièce de la messe d’avant 1950 qui ait été gardée après la promulgation du dogme. La voici sous la direction de Dom Joseph Pothier à Rome en 1904, quand il fut nommé par saint Pie X président de la Commission pontificale pour l’édition des livres liturgiques grégoriens :

Par Solesmes sous la direction de Dom Joseph Gajard en 1930 :

Et par Solesmes sous la direction de dom Jean Claire en 1972 :

La persécution

Sans surprise, le service d’État ukrainien « pour l’ethno-politique et la liberté de conscience » refuse d’enregistrer le patriarcat roumain en tant qu' »Église orthodoxe roumaine d’Ukraine » sur le territoire ukrainien. C’était la parade qu’avait trouvée le patriarcat roumain pour sauver les 130 paroisses et monastères roumanophones de Bucovine quand l’Église orthodoxe ukrainienne sera interdite. Le service d’État « pour l’ethno-politique et la liberté de conscience » se paie le luxe d’expliquer que la création d’une telle structure contredirait « le principe de localité, qui est fondamental dans l’ecclésiologie orthodoxe »… Il précise aussi que ces communautés pourraient passer sous l’autorité de l’Église du pouvoir au sein d’un « vicariat roumain », comme il y a en Roumanie un vicariat ukrainien au sein de l’Eglise orthodoxe roumaine.

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Le ministère ukrainien de la Culture a exigé par une lettre datée d’hier que les moines des Grottes de Kiev « enlèvent les effets personnels » d’un nouveau bâtiment avant aujourd’hui 16h : la chapelle de l’icône Source vivifiante, soi-disant pour y faire célébrer des offices par des aumôniers militaires. Le soir même (hier soir) les scellés étaient posés.

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Le patriarche Bartholomée a reçu hier le « métropolite Epiphane » (Serge Doumenko) de l’Église du pouvoir, et Viktor Yelensky, le chef du service d’État « pour les affaires ethniques et la liberté de conscience » (avec d’autres ecclésiastiques ainsi que l’ambassadeur, le consul et le vice-consul d’Ukraine en Turquie). Ils étaient porteurs d’une invitation officielle à Kiev de l’ex-président à Bartholomée. Un déjeuner offert par le patriarche a suivi la rencontre.

Le patriarche a déclaré qu’il soutenait « tout ce qui vise à faire du bien à l’Ukraine », notamment l’initiative de Zelensky concernant l’« indépendance spirituelle » de l’Ukraine (selon le bureau présidentiel). Adoptant l’inversion accusatoire la plus typique, il a appelé à « diffuser la vérité sur la liberté religieuse en Ukraine et sur ceux qui tentent de la détruire »…

Ainsi le pitoyable Bartholomée continue-t-il de soutenir ouvertement l’Eglise du pouvoir ukrainien, qu’il a fabriquée en 2018 avec Porochenko et la CIA, alors même qu’il sait très bien que depuis lors pas un seul évêque de l’Église orthodoxe ukrainienne n’a rejoint la secte, et que les églises prises de force sont vides…

Perseverare diabolicum.

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Les dernières discussions, au Parlement ukrainien, sur le projet de loi interdisant l’Église orthodoxe ukrainienne, portent sur le délai qui sera laissé aux communautés pour rejoindre l’Eglise du pouvoir (six mois ou un an ?), et sur la composition de la commission qui sera chargée de définir si une communauté « dépend de l’Etat agresseur ».

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Dans le cinquième (sic) procès intenté congre le métropolite Théodose de Tcherkassy, le tribunal a ordonné son assignation à résidence de nuit, une mesure purement vexatoire. L’évêque a déclaré :

« Je ne me cache pas et je ne me considère coupable d’aucune des procédures pénales engagées contre moi. C’est pourquoi je souhaite prouver que je ne suis pas coupable. En outre, les initiateurs de ces procédures travaillent pour que je quitte l’Ukraine et que je sois échangé contre des prisonniers. Or je veux prouver devant les tribunaux ukrainiens que je ne suis pas coupable. Deuxièmement, comment l’assignation à résidence de nuit peut-elle m’empêcher d’influencer les témoins ? Je n’ai aucun désir ni aucune tentative d’influencer les témoins. Je ne me considère pas comme coupable et je pense que nos tribunaux prouveront mon innocence. »

Les martyrs de Petrograd

Tous les jours, l’Eglise orthodoxe russe commémore un ou plusieurs martyrs de la révolution bolchevique. Le 13 août, c’est le métropolite Benjamin de Petrograd et ses compagnons les archimandrites Serge, Jean et Iouri, fusillés lors des procès de Petrograd en 1922. L’Église de Saint-Pétersbourg les célébrait hier de façon particulièrement solennelle.

La journée a commencé en la cathédrale Saint-Isaac par une divine liturgie présidée par le métropolite Barsanuphe de Saint-Pétersbourg. Le « programme » indiquait qu’« à la fin du service divin la cathédrale Saint-Isaac recevra les pièces des vêtements de saint Tikhon, patriarche de Moscou et de toutes les Russies », dont le centenaire de la mort sera célébré l’année prochaine. Mais on ne voit pas cela sur la vidéo (ou peut-être ce sont les ornements que porte le métropolite Barsanuphe, qui apparaissent moins riches et plus anciens que ceux des évêques concélébrants).

Le soir a eu lieu un concert spécial à la Philharmonie de la ville, avec la création d’un oratorio de Mikhaïl Malevitch, basé sur la lettre testamentaire envoyée de prison par le métropolite à un prêtre ami. Malevitch, né en 1957, a pris conscience à la chute du communisme que sa vocation était de composer de la musique religieuse. Il donne ici un bel exemple de son talent, même si la lettre elle-même est lue, à la manière de ce qu’on appelait au XIXe siècle un mélodrame. Derrière l’orchestre et le chœur défilent des photos d’époque. Parmi les solistes on remarque la « basse profonde » vedette de la Capella de Saint-Pétersbourg Vladimir Mille. L’oratorio était précédé de la cantate Béni soit celui qui se souvient, de Serge Liapounov, orchestrée par Mikhaïl Malevitch. Cette pièce a été composée par Liapounov pendant les procès de Petrograd. Il était lui-même sur le banc des accusés, mais échappa à la condamnation à mort grâce à sa réputation internationale (il est néanmoins condamné à six mois de prison puis s’exile à Paris, où il meurt peu après).

Vigile de l’Assomption

Stichères du Lucernaire

Au son des cymbales entonnons des cantiques d’ovation comme prélude à la fête des adieux ; élevons la voix pour chanter près du sépulcre un brillant choral ; car la Mère de Dieu, cette arche dorée, se prépare maintenant à passer de la terre vers les hauteurs, vers la nouvelle vie et la divine splendeur.

En chœur assemblez-vous de merveilleuse façon en ce jour, saints Apôtres, depuis les confins de l’univers ; car la cité vivante de celui qui domine le monde entier va bientôt s’élever dans la gloire vers le ciel pour exulter comme reine près de son Fils ; et pour sa divine sépulture chantez d’un même cœur avec les armées célestes un chant d’adieu.

Cortège des prêtres saints, tous les princes et les rois, chœurs des vierges, hâtez-vous maintenant, avec tout le peuple accourez pour chanter ensemble près du tombeau ; la souveraine de l’univers est à la veille, en effet, de gagner le logis éternel pour y remettre son esprit entre les mains de son Fils.

Vierge toute-sainte, immaculée, avec la multitude des Anges dans le ciel et l’ensemble des humains sur terre nous célébrons ta bienheureuse Dormition, car tu fus la Mère du Créateur de toutes choses, le Christ notre Dieu ; ne cesse pas de l’implorer pour nous qui t’en supplions et mettons en toi notre espérance après Dieu, divine Mère inépousée, toute-digne de nos chants.

Tropaire

Peuples, d’avance exultez, fidèlement battez des mains, avec amour rassemblez-vous dans l’allégresse de ce jour, tous ensemble criant de joie, car de terre va s’élever jusqu’en la gloire des cieux la Mère de Dieu qu’en nos hymnes nous glorifions.

Ça continue

Une nouvelle déportation d’enfants de Marioupol, entassés dans des autocars soviétiques tout pourris. Images déchirantes.

(Vers la fin de la vidéo : « Le passage souterrain a enfin été ouvert. Super. C’est beaucoup plus pratique maintenant. »)

Leroy-Malin

Le marché russe a représenté un quart du bénéfice de Leroy-Merlin en 2023. Soit 287,4 millions d’euros.

Leroy-Merlin en Russie, c’est 112 magasins. C’était, théoriquement. Car l’entreprise était la cible d’attaques féroces et permanentes comme toutes les grandes entreprises qui traînaient des pieds pour quitter la Russie. On l’appelait « Leroy-Kremlin ».

Alors en 2023 Leroy-Merlin, à savoir le groupe Adeo, de la famille Mulliez, annonçait qu’il allait « céder Leroy Merlin Russie au management local ».

De fait, le 28 décembre, une société intitulée Scenari Holding, basée à Dubaï, devenait propriétaire de plus de 99% de Leroy-Merlin Russie, Adeo gardant toutefois 0,007%. Puis on a appris que le PDG de Scenari est tout simplement le PDG de Leroy-Merlin Russie… Donc effectivement « le management local »…  Mais Scenari Holding figure dans les comptes d’Adeo…

Désormais, Leroy-Merlin s’appelle Lemana Pro en Russie. Ça n’a plus rien à voir. Sauf que ce sont les mêmes magasins, qui étaient verts et deviennent jaunes. On remarque aussi que, comme c’était le cas pour Leroy-Merlin, le nom de l’enseigne est en caractères cyrilliques sur le toit et en caractères latins dans le triangle, et surtout au milieu de LEMANA le M caractéristique de toutes les enseignes du groupe Adeo (Leroy-Merlin, Bricoman, Obramat, etc.)…

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Et vlan !

Le ridicule mais hargneux nain de jardin (du fameux jardin de l’UE) Thierry Grincheux Breton s’est fendu d’une longue bafouille à Elon Musk, à la veille de son entretien avec Donald Trump sur X, pour lui rappeler sévèrement les règles de censure de l’UE et lui signifier que les services du commissariat et le commissaire Breton en personne allaient surveiller de près ce qui allait être dit, car si par hasard certains propos outrepassaient les strictes règles de la censure il y aurait des sanctions.

Les cons ça ose tout, on sait, mais quand même, le petit roquet qui de sa niche à Bruxelles aboie qu’un candidat à la présidence des Etats-Unis est soumis à la censure européenne…

Réponse de Musk :

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Honnêtement, je voulais vraiment répondre avec ce mème de « Tonnerre sous les tropiques », mais je ne ferais JAMAIS quelque chose d’aussi grossier et irresponsable !

VA TE FAIRE FOUTRE !

Saints Hippolyte et Cassien

La légende en a pris à son aise avec Hippolyte, et elle en a fait successivement un disciple de Novat, un martyr d’Antioche, un évêque de Porto, finalement un soldat et le geôlier de saint Laurent.

Il s’agit, au contraire, du célèbre Hippolyte, disciple de saint Irénée, prêtre et docteur de l’Église de Rome, qui, à l’occasion de l’élection papale de Callixte, consomma le schisme et devint ainsi le premier antipape. Il est l’auteur d’un grand nombre d’ouvrages théologiques, et sous le titre d’évêque de Rome il jouit, même en Orient, d’une indiscutable autorité. Heureusement d’ailleurs, cette division fut de courte durée, car Hippolyte, ayant été condamné pour la foi, en même temps que Pontien, deuxième successeur de Callixte, rentra dans l’unité de l’Église avant de laisser Rome pour le bagne de Sardaigne, et il mourut martyr catholique en 236.

Pontien avait succédé, en 230, au pape Urbain. En 235, l’empereur Maximin envoya en exil en Sardaigne, in insula nociva, l’un et l’autre chefs des deux communautés chrétiennes de Rome ; cependant comme l’exil comportait, dans le droit romain, la mort civile, Pontien, ne pouvant plus gouverner l’Église, donna sa démission : discinctus est, selon le catalogue Libérien. Si Hippolyte était encore à la tête de la faction schismatique de la Ville, il dut faire de même ; et ainsi, du commun accord de tout le clergé, l’unité fut rétablie par l’élection du pape Antère, tandis que les deux confesseurs de la foi voguaient vers l’insula nociva. Là, en peu de mois, la malignité de l’air et les souffrances de l’exil brisèrent leurs forces, si bien qu’en cette année même, Pontien mourut, et si Hippolyte ne le précéda pas dans la tombe, il l’y suivit à peu de distance. Antère y était descendu lui aussi après quarante jours seulement de pontificat, et Fabien avait déjà été élu à sa place.

Quand arriva à Rome la nouvelle de la mort de Pontien et d’Hippolyte, le nouveau pape se rendit lui-même avec un nombreux clergé en Sardaigne, pour recueillir leurs corps et les transporter à Rome.

Le jour de leur déposition dans le sépulcre est le 13 août, date indiquée par le Calendrier Philocalien. Pontien fut enseveli dans la crypte papale de Callixte ; Hippolyte au contraire qui, officiellement, continua à porter à Rome le simple titre de prêtre, eut un sépulcre somptueux dans un cimetière spécial sur la voie Tiburtine, près de celui de saint Laurent. Rien n’empêche de croire que l’initiative de l’honneur insolite avec lequel furent transportés de Sardaigne les deux corps, revînt surtout à l’ancien groupe des disciples d’Hippolyte.

(…)

L’étendue et la variété de la production littéraire d’Hippolyte impressionnèrent vivement toute l’antiquité chrétienne, à ce point que le lointain Orient attribua au Docteur romain — qui, probablement, était de bonne foi — une autorité si indiscutable que nous trouvons des fragments de ses œuvres dans d’anciennes versions latines, syriaques, coptes, arabes, éthiopiques, arméniennes et slaves.

Nous éprouvons une impression pénible en pensant au schisme qui sépara un certain temps Hippolyte du pape Callixte ; mais nous appliquerons à son cas ce que disait saint Augustin au sujet du désaccord survenu entre saint Cyprien et le pape Étienne : Tout ce qu’il y avait dans l’arbre de trop fécond et de luxuriant dans les branches, le céleste Agriculteur l’a émondé avec la faux du martyre. Ou, comme dit de son côté saint Jérôme, à propos d’un autre grand docteur de l’antiquité, Origène, avec lequel Hippolyte a de nombreux points de ressemblance : « Non imitemur eius vitia, cujus virtutes assequi non possumus » [N’imitons pas les vices de celui dont nous ne sommes pas capables de suivre les vertus]

Dans le Sacramentaire Léonien, le titre de la messe de ce jour est commun à saint Hippolyte et à saint Pontien ; cependant la préface ne concerne que le premier. Les Sacramentaires postérieurs, au contraire, ont oublié complètement le Pontife mort exilé in insula nociva, pour ne conserver que la mémoire du grand Docteur romain, à la fête de qui, plus tard seulement, fut associée aussi celle de saint Cassien d’Imola.

[Le martyre de saint Pontien a ensuite été placé en tête du martyrologe romain du 30 octobre, avec renvoi pour sa fête au 19 novembre, où elle a été supplantée par celle de sainte Elisabeth de Hongrie.]

Bienheureux cardinal Schuster