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A propos de Fatima

Certains lecteurs ont réagi à ma citation des apparitions de Fatima en commentaire de la légalisation de l’euthanasie au Portugal. J’ai compris qu’une explication s’imposait. La voici. J’espère ne choquer personne, ce n’est en tout cas pas du tout mon intention.

L’Eglise me garantit l’authenticité de sept paroles de la Mère de Dieu : six phrases brèves, et le Magnificat.

Elle ne garantit rien d’autre. Notamment que la Vierge silencieuse des Evangiles soit subitement devenue bavarde. Je ne conteste pas que Marie ait parlé à des voyantes. Mais je crois que les théologiens s’accordent à dire que les propos de la Sainte Vierge (ou du Christ, etc.) ne peuvent être purement et simplement considérés comme des propos de l’apparition. Ils sont rapportés par un « médium » humain qui y met, forcément et involontairement, du sien, dans une proportion impossible à déterminer. Il est donc hors de question pour moi de dire « la Sainte Vierge a dit que », quand ce n’est pas dans les Evangiles. Sauf quand elle dit « Je Suis l’Immaculée Conception », parce que la voyante répète sans savoir ce qu’elle rapporte.

Autrement dit, je ne conteste pas la véracité des apparitions de Fatima, mais je ne prends pas pour paroles d’évangile tout ce que les voyants ont rapporté. Et le plus évident pour moi est « Au Portugal se conservera toujours le dogme de la foi », ce que je continuerais de penser même si le Portugal, aujourd’hui en pointe dans la culture de mort, était resté ou redevenait un havre de foi. D’autant que cette expression « dogme de la foi » est pour le moins étrange.

En outre, je n’arrive pas à considérer autrement que comme une superstition la « dévotion des premiers samedis ». Je ne vois pas comment le fait de communier cinq premiers samedis d’affilée pourrait garantir de mourir en état de grâce. Il y avait déjà le précédent des « neuf vendredis ». Là c’était le Christ… Pourquoi sa Mère ne dit-elle pas la même chose ? Est-ce qu’il fallait faire les 9 vendredis au XVIIIe siècle pour être sûr d’aller au ciel, et que les 5 samedis suffisent au XXe siècle ? Il y a une raison très précise à ce que je dis là : en ce qui me concerne je communie tous les jours, et je sais que je ne suis sûr de rien. Et ce qui me gêne davantage encore est que dans les deux cas il s’agit de communion, non d’assistance à la messe. C’est une dévaluation du Saint Sacrifice par rapport à la réception du sacrement qui en découle.