Le 1er mars, la municipalité de Nikopol, en Ukraine, a changé les noms de plusieurs rues. La rue de Pavlograd (ville de la même province, qui s’appelle ainsi depuis sa création au XVIIIe siècle) est renommée rue Petro Dyatchenko.
Ce personnage a notamment participé à Cracovie en 1941, sous l’égide des nazis, à la création du Conseil général ukrainien des combattants. Puis il a coopéré avec les deux factions de l’OUN (Bandera et Melnyk), et avec le Sicherheitsdienst (service de la sécurité du Reichsführer-SS, en abrégé SD). A partir de mars 1944 il participe à l’organisation du 31e bataillon de la SD (dit « Légion d’autodéfense ukrainienne »), dont il devient le commandant. Une unité bien connue pour ses crimes de guerre. Puis il devient commandant d’un régiment de la soi-disant « Armée de libération ukrainienne » issue essentiellement de la division SS Galicie, et qui deviendra en 1945 l’« Armée nationale ukrainienne » (UNA). Le 7 mai 1945 le colonel SS Petro Dyatchenko est promu général.
Après la guerre il s’installe aux Etats-Unis. Il est mort en 1965 et a été enterré au cimetière orthodoxe ukrainien Saint-André dans le New Jersey. Ses funérailles furent célébrées par le « métropolite Ioan », premier primat de l’« Eglise orthodoxe ukrainienne des Etats-Unis », et l’archevêque Mstyslav Skrypnyk, bras droit du précédent, puis chef des « Eglises orthodoxes autocéphales d’Europe et d’Australie », et qui finira en 1991 « patriarche de Kiev et de toute l’Ukraine », c’est-à-dire de l’« Eglise orthodoxe autocéphale ukrainienne » ressuscitée. (Skrypnyk avait prononcé ses vœux monastiques en mai 1942 et avait été sacré évêque quelques jours plus tard dans l’« Eglise orthodoxe autocéphale ukrainienne » fondée en 1917 dans l’éphémère République nationale ukrainienne).