Le spectacle « Bernadette de Lourdes », actuellement en tournée, a été rejeté du dispositif du « pass culture », pour ce motif : « Le respect de la charte de la laïcité pose question ». Il ne pose pas question puisque la réponse a été donnée… Mais c’est ainsi qu’on s’exprime au rectorat de Versailles, au nom du ministère de la Culture.
Le responsable du spectacle Roberto Ciurleo déclare : « Je trouve ça choquant qu’une commission estime à la simple lecture de l’intitulé de notre spectacle que nous sommes un danger pour la laïcité. Ont-ils vu le spectacle, auquel cas ils auraient compris qu’il s’agit d’un récit historique. »
A la limite, ce que je pourrais trouver choquant, c’est qu’on fasse de Bernadette et des apparitions une de ces insipides comédies musicales toutes identiques quant à la mise en scène et à la « musique ». Mais ce que je trouve réellement choquant, c’est que le responsable de la chose pleurniche en disant qu’il s’agit d’un récit historique, donc conforme à la laïcité.
Désolé, mais la présentation du spectacle, sur le site internet dédié, commence ainsi : « BERNADETTE DE LOURDES est le récit des fascinantes et inspirantes apparitions mariales à la jeune Bernadette SOUBIROUS. » Et se termine ainsi : « La meilleure preuve de l’apparition, c’est Bernadette elle-même. » [Abbé POMIAN].
Et c’est normal, évidemment. Il est donc stupide de vouloir faire croire qu’il s’agit d’un simple et laïque récit historique. Mais nous en sommes là. C’était pourtant une bonne occasion de dénoncer la dictature laïcarde de l’Etat français, et la discrimination dont le spectacle est victime. Une discrimination qui n’est d’ailleurs pas conforme à la charte de la laïcité, car celle-ci affirme dans son premier article que la France « respecte toutes les croyances », dans le deuxième que « l’Etat est neutre à l’égard des convictions religieuses », et dans le troisième que la laïcité « permet la libre expression de ses convictions dans le respect de celles d’autrui et dans les limites de l’ordre public ». Mais on sait depuis la loi de 1905 que ces « principes » servent uniquement à persécuter les catholiques.