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Les acharnés

Le vétéran de la théologie de la libération Victor Codina, jésuite de 89 ans, a publié un article dans lequel il affirme qu’une note de Querida Amazonia permet l’ordination d’hommes mariés, de la même façon qu’une note d’Amoris laetitia a permis aux adultères de se remarier à l’église. Trouvaille tellement géniale que le REPAM a aussitôt repris le texte pour lui donner la plus grande diffusion.

La note (120) dit ceci :

Dans le Synode a germé la proposition d’élaborer un “rite amazonien”.

Or, dit Codina, il y a déjà 23 rites dans l’Eglise, et dans nombre d’entre eux il y a des prêtres mariés. Donc le rite amazonien peut permettre l’ordination d’hommes mariés, d’autant que l’exhortation apostolique ne ferme pas la porte puisqu’elle n’en parle pas.

Sauf que le raisonnement ne tient pas. Le vieux Codina parle des rites comme le faisaient jadis ceux qui ne voulaient pas reconnaître pleinement les Eglises orientales. Ils voulaient n’y voir que des particularités liturgiques. Le P. Codina devrait se renseigner, il apprendrait que depuis Léon XIII déjà, et surtout depuis qu’il y a un code de droit canon des Eglises orientales, Rome reconnaît explicitement l’existence d’Eglises qui ont leurs propres lois. Dont celle de permettre l’ordination d’hommes mariés. Mais il n’est aucunement question de créer une Eglise amazonienne spécifique. Le projet de « rite amazonien » est purement liturgique (si l’on peut dire…).

En fait le vieux jésuite ne doit pas être si sûr de lui, puisque, ensuite, il évoque ce qui, réellement, ouvre la voie à l’ordination d’hommes mariés : la mention au début de Querida Amazonia que les pasteurs et les fidèles doivent s’engager à appliquer le document final du synode, lequel en appelle à un clergé marié, à des diaconesses, etc.