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Sainte Christine

Christine, dont le nom seul embaume l’Église des parfums de l’Époux, prélude dans sa grâce à la fête de l’aîné des fils du tonnerre. L’antique Vulsinies, assise près de son lac aux rives de basalte, aux calmes et claires eaux, la vit à dix ans mépriser les idoles des nations. Elle triompha du paganisme étrusque là même où Constantin signale en ses édits le lieu de la solennelle réunion qui se faisait chaque année des faux prêtres ombriens et toscans. La découverte du tombeau de Christine [en 1880] est venue confirmer dans nos temps jusqu’à cette particularité de l’âge de la martyre donné par ses Actes, auxquels la science des derniers âges avait voulu dénier toute valeur. Nouvelle leçon, reçue après bien d’autres, et qui devrait amener une critique trop infatuée à reporter quelque peu sur elle-même les défiances dont elle se fait un honneur. Lorsque du rivage qui reçut après ses combats la dépouille de l’héroïque enfant, on contemple l’île où périt tragiquement deux siècles plus tard la noble fille de Théodoric le Grand, Amalasonte, le néant des grandeurs qui n’ont que cette terre pour piédestal saisit l’âme plus éloquemment que ne ferait tout discours. Au XIIIe siècle, l’Époux, continuant d’exalter la martyre au-dessus des plus illustres reines, voulut l’associer à son triomphe au Sacrement d’amour : ce fut l’église de Christine qu’il choisit pour théâtre du miracle fameux de Bolsena, qui précéda de quelques mois seulement l’institution de la solennité du Corps du Seigneur.

L’année liturgique