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La censure au Parlement européen

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Une nouvelle règle de fonctionnement du Parlement européen fait grincer les dents de la presse et des milieux politiques. L’institution s’autorise désormais la possibilité de couper les retransmissions vidéos des séances du Parlement en direct ou en différé dans certains cas précis. L’agence Associated Press (AP) a fait savoir que les «propos ou comportement diffamatoires, racistes ou xénophobes» étaient visés. De plus, les auteurs de tels écarts seront passibles d’une amende d’environ 9 000 euros.

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Mais cette mesure pose question: d’abord, elle n’a pas été rendue publique mais a été rapportée par le journal espagnol La Vangardia, qui indiquait que les contenus offensants pourront « être supprimés des enregistrements audiovisuels des débats ». Du coup, personne ne sera au courant que de tels propos ont été tenus, à part s’il y a des journalistes dans la pièce.

« A l’heure des fake news et des manipulations qui menacent la crédibilité des médias et des politiciens », cela pose problème à Tom Weingaertner, président de l’Association internationale de la presse basée à Bruxelles, qui n’a d’ailleurs jamais été mise au courant de ce nouveau règlement.

Toujours :

Mais devant la popularité croissante de certains élus populistes de type Marine Le Pen ou Geert Wilders au Pays-Bas, beaucoup veulent agir contre les discours haineux et racistes en appliquant des sanctions sévères pour ceux qui les ont tenus. Les prochaines élections européennes, c’est en 2019, et beaucoup de parlementaires veulent lutter contre l’Europe-bashing qui accompagne souvent ce genre de propos.

Comme d’habitude il ne s’agit donc pas de lutter contre un racisme qui n’existe pas mais contre les députés politiquement incorrects, dits populistes ou europhobes, déviants par rapport à la pensée unique obligatoire.

Il y a néanmoins des journalistes qui ont compris la manœuvre et la dénoncent. Au moins un, en tout cas, Jacob Furedi, qui n’est pas « d’extrême droite » puisqu’il écrit dans le Telegraph, Huffington Post et The Independant :

Unsurprising. EU ensures its anti-democratic legacy by introducing vaguely worded rules on censorship: https://t.co/MkttRwOiSS

— Jacob Furedi (@jacobfuredi) 27 février 2017

Sans surprise. L’UE conforte son héritage anti-démocratique en introduisant des règles peu claires sur la censure.

Jacob Furedi renvoie à un article du Telegraph qui est en fait une très longue dépêche de l’Associated Press faisant état dès le début de la critique du président de l’Association de la presse internationale : « Cela porte atteinte à la fiabilité des archives du Parlement à un moment où le soupçon de “fausses nouvelles” (fake news) et de manipulations menace la crédibilité des médias et des hommes politiques. »