Dans le cadre de ses entretiens téléphoniques avec les dirigeants du monde entier, Donald Trump, a communiqué son équipe, s’est entretenu hier avec le président afghan Ashraf Ghani, le président des Philippines Rodrigo Duterte, le Premier ministre de Singapour Lee Hsien Loong, la présidente de Taïwan Tsai Ing-wen.
La mention de Duterte n’est pas passée inaperçue, d’autant que l’intéressé a immédiatement déclaré que Trump l’avait invité et l’avait félicité pour sa politique disons quelque peu musclée contre la drogue.
Mais c’est la mention de la présidente de Taïwan qui a fait scandale, et la précision : « Lors de leur conversation, ils ont pris note des liens étroits en matière économique, politique et de sécurité entre Taïwan et les Etats-Unis. » Car depuis la rencontre entre Nixon et Mao, la position officielle des Etats-Unis est qu’il n’y a qu’« une seule Chine », et il n’y a plus d’ambassade des Etats-Unis à Taïwan. En outre les relations internationales du président élu doivent normalement passer par le Département d’Etat, surtout s’il s’agit de sujets sensibles.
La Maison Blanche a fait savoir aussitôt qu’il n’y avait aucun changement dans la politique des Etats-Unis sur le fait qu’il y a « une seule Chine ».
Donald Trump quant à lui a souligné que c’était Tsai Ing-wen qui l’avait appelé, et non le contraire, et que c’est « intéressant » que les Etats-Unis vendent pour des milliards de dollars d’armes à Taïwan mais que le président élu ne pourrait pas accepter un appel téléphonique de félicitations…
La peur panique de l’establishment américain était que ce coup de fil donne lieu à un incident diplomatique majeur avec la Chine. Mais le ministère chinois des Affaires étrangères s’est contenté de communiquer qu’une « protestation solennelle » avait déjà été adressée « à la partie américaine concernée », tandis que la télévision de Hong Kong citait le ministre disant que cela n’était qu’« une basse manœuvre manigancée par Taïwan ».
D’autre part, Donald Trump était hier à Cincinnati, dans le cadre de sa tournée « Thank you », et devant une énorme foule en liesse il a déclaré :
Nous sommes prêts à collaborer avec tout Etat qui souhaitera se joindre à nos opérations militaires pour détruire l’Etat islamique et tous les groupes terroristes islamistes radicaux. Oui, nous allons détruire Daesh. Mais dans le même temps, nous allons poursuivre une nouvelle politique étrangère en prenant en compte nos erreurs commises dans le passé. Nous allons cesser de renverser les gouvernements d’Etats étrangers… Notre objectif est la stabilité, non le chaos.