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L’herméneutique Benigni

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Je viens de me rendre compte que je n’ai pas porté suffisamment attention à la présentation officielle du livre du pape par Roberto Benigni.

Regardez bien la photo. Il montre la couverture du livre en rigolant. Serait-ce un recueil d’histoires drôles ? Non. Mais il faut prendre ce livre à la rigolade, comme tout ce que fait ce pape. Et c’est la seule façon de survivre au désastre.

Le film le plus célèbre de Benigni est La vie est belle (3 Oscars, 1 César, prix du jury à Cannes, et 60 autres prix). Dans ce film, le personnage joué par Roberto Benigni lui-même est dans un camp de concentration nazi avec son jeune fils, et il lui explique qu’ils participent à un jeu, et à un jeu très marrant. Toutes les horreurs du camp deviennent ainsi des gags, et le gamin croit son père sur parole. Et c’est grâce à une ultime hilarante partie de cache-cache que le gamin va être sauvé.

Voilà l’herméneutique Benigni. Quand François explique la Bible à l’envers, c’est évidemment un gag. Quand il explique que la Sainte Vierge doutait et que Jésus demandait pardon à ses parents, c’est pas pour de vrai, c’est pour rire. Quand il organise deux synodes coup sur coup sur le même sujet pour nier un commandement du Christ, on voit bien que c’est une blague. Quand il se fait bénir par des protestants, c’est parce qu’il fait semblant d’avoir mal au dos. Quand il lave les pieds à une musulmane le jeudi saint, c’est une facétie (comme je l’ai écrit l’autre jour avant de prendre pleinement conscience de l’herméneutique Benigni). Quand il va célébrer le schisme luthérien avec des femmes déguisées en évêques, c’est le jour d’Halloween. Etc.

Et cela, c’est depuis le tout début. Depuis qu’il est arrivé et que, premier pape de son espèce, il nous a dit : « Bonsoir », comme quelqu’un qui vient pour l’apéro. Et c’était un double gag, parce qu’on était en plein carême et qu’il n’y avait pas d’apéro !

L’herméneutique Benigni est sans doute devenue nécessaire pour ne pas sombrer dans la déprime, ou pire.

Cela dit, il faudrait expliquer à notre pape benigniste que les plaisanteries les plus courtes sont aussi les meilleures.