Les cours du pétrole sont passés hier en dessous de 30$ le baril, pour la première fois depuis 2003.
Pour comprendre l’ampleur du phénomène, rappelons qu’en octobre 2013 on s’étonnait de voir que le cours du pétrole avait tellement baissé qu’il était tombé en dessous de… 90$ le baril.
On nous dit que c’est à cause de la « surabondance générale ».
Cela me rappelle qu’en 1968 le Club de Rome, constitué d’éminents scientifiques, avait pondu un rapport apocalyptique affirmant notamment que 30 ans plus tard il n’y aurait plus une goutte de pétrole.
Je croyais que le Club de Rome avait disparu sous la honte et le ridicule, quand j’ai appris, à la faveur de l’encyclique Laudato si’, qu’il existait toujours, puisque Hans Joachim Schellnhuber, dit « John », l’un des principaux inspirateurs et rédacteurs de l’encyclique (nommé par François membre de l’Académie pontificale des sciences la veille même de la publication de l’encyclique), est membre du Club de Rome.
La différence est qu’aujourd’hui le Club de Rome ne fait plus campagne sur la fin du pétrole mais sur le réchauffisme. Avec autant de conviction idéologique.
La différence est que la Rome catholique, en 1968, bien que ce fût Paul VI, ignorait le Club de Rome, alors qu’aujourd’hui c’est le Club de Rome qui écrit l’encyclique apocalyptique.
La différence est que pour le rapport de 1968 le Club de Rome doit assumer seul le ridicule d’avoir été démenti par les faits, tandis que pour l’encyclique de 2015 c’est l’Eglise catholique qui en fera les frais.
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Illustration franco-française de la grotesque hypocrisie réchauffiste : Ségolène Royal, ministre de l’Ecologie et de l’Energie, a déclaré hier soir que toute nouvelle demande de permis de recherches d’hydrocarbures en France sera refusée, en accord avec la loi de transition énergétique qui prévoit une baisse de la consommation des énergies fossiles. On va évidemment continuer à consommer du pétrole, ne serait-ce que pour les déplacements de Mme Royal et de M. Hulot, mais il ne faut surtout pas le produire, il faut l’acheter. Vive Ubu.