L’Introït donne souvent l’impression générale du jour. Aujourd’hui, c’est une impression pascale. Le Christ, le Roi glorifié, trône au-dessus de nous. La raison de la joie pascale, c’est la vie divine. Le psaume 46 dans son entier expose cette raison. Dieu a vaincu en nous l’ennemi de notre âme, il nous a choisis pour son héritage. Notre seul souci, notre seul désir doit être d’écarter l’ennemi de notre âme.
Oraison : Les enfants de Dieu demandent à leur Père, dont la Providence sage veille sur eux, de leur donner les moyens convenables pour arriver à la véritable vie…
Maintenant, notre docteur se présente de nouveau devant nous et, dans l’Épître (Rom. 6, 19-23), nous fait jeter un regard sur le passé pour nous rappeler tout notre bonheur et aussi la grande tâche qui s’impose à nous. Saint Paul nous présente dans une puissante antithèse deux images : l’esclave du péché et l’esclave de Dieu. Autrefois, avant notre conversion, nous étions soumis à la tyrannie du péché et nous mettions toutes nos forces à son service. Maintenant, nous servons Dieu et nous devons mettre notre âme, notre corps et notre vie à son service. C’est là la véritable liberté. Le fruit d’une telle vie, c’est la sainteté, et sa fin est la béatitude éternelle. « Mais maintenant que vous êtes délivrés du péché, vous avez comme fruit la sainteté, et comme fin la vie éternelle ». Ce sont là des paroles que le monde entier devrait méditer.
Au Graduel, c’est notre Mère l’Église qui veut nous enseigner cet esclavage de Dieu, le « fruit du Seigneur ». Par là nous deviendrons des « hommes de lumière ». L’Alléluia, lui aussi, est un chant joyeux de Pâques.
Le disciple nous a parlé des fruits de la vie au service du péché et de la vie au service de Dieu. Nous entendons maintenant le même enseignement de la bouche du Maître. L’Évangile est un extrait du Sermon sur la montagne. Jésus y parle des tentateurs (faux-prophètes) et nous indique à quels signes nous les reconnaîtrons : leurs œuvres. Que veut nous dire l’Église ? Elle nous enseigne à distinguer la véritable vie chrétienne de la fausse. On reconnaît l’arbre à ses fruits ; de même on reconnaît le vrai chrétien non pas à ses paroles pieuses, mais à la manière dont il accomplit la volonté de Dieu. L’Évangile nous propose un sérieux examen de conscience : Gardons-nous de l’illusion ; sommes-nous un bon arbre avec de bons fruits ?
L’Offertoire et la Secrète sont aujourd’hui d’importantes prières sacrificielles, qui empruntent leurs images aux rites de l’Ancien Testament et nous rappellent de nouveau la supériorité de la messe. Le fruit du Saint-Sacrifice est, aujourd’hui, la force et la grâce d’accomplir la volonté de Dieu, d’être un esclave de Dieu, un bon arbre.